C'est la saison de l'ail des ours, à ne pas confondre avec le colchique ou le muguet, toxiques

D'avril à juin, les promeneurs sont de plus en plus nombreux à profiter de leur escapade pour ramasser de l'ail des ours, délicieux condiment. Mais attention à ne pas le confondre avec du colchique ou des feuilles de muguet, toxiques.

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Les températures se réchauffent, le soleil est de retour, et avec lui, les promenades dominicales en famille. Alors que les produits naturels ont le vent en poupe, elles sont pour beaucoup l'occasion de cueillir de quoi se cuisiner un bon petit plat le soir venu. En tête de leurs trouvailles favorites : l'ail des ours. Mais attention, les feuilles de cette plante peuvent ressembler à celle du colchique et du muguet, deux espèces toxiques.

Il semblerait qu'il y ait un regain d'intérêt pour la cueillette de plantes sauvages, et, récemment, on a eu des cas d'intoxication dans la région.
- Dr Christine Tournoud, centre anti-poison de Nancy

L'Agence régionale de la santé Grand Est tire la sonnette d'alarme cette semaine : en avril 2019, les intoxications au colchique ont été deux fois plus nombreuses que l'année dernière.
 

Le colchique, dangereux et même mortel

Orné de petites fleurs violettes à l'automne, au printemps, le colchique peut ressembler à l'ail des ours. Ses feuilles charnues, sans tige et à bout arrondis donnent l'impression de sortir directement du sol. Alors que l'ail des ours, qui pousse lui aussi dans les sous-bois et les milieux ombrés et humides, a des feuilles simples, elliptiques et pointues, au bout d'une tige. Lorsqu'il fleurit, ses fleurs sont blanches. Il est essentiel de pouvoir faire la différence, puisque le colchique contient une molécule très puissante : la colchicine.
 
- Le colchique est une plante des sous-bois, qui charme régulièrement les instagrammeurs, mais il ne faut surtout pas en manger -
 

Deux Alsaciens hospitalisés en avril 2019


Utilisée dans certains médicaments, la colchicine bloque la multiplication des cellules. Elle est donc très dangereuse : "ça commence par des troubles digestifs, et ensuite on peut voir une défaillance cardiaque et respiratoire", décrit le docteur Christine Tournoud, spécialite du centre anti-poison de Nancy. "En quelques jours, le nombre de globules blancs diminuent, on risque une infection. Et dans les dix jours, il peut y avoir une perte de cheveux très caractéristique".

Des effets dévastateurs, qui peuvent apparaître même en ne consommant que quelques feuilles de la plante. En avril 2019, 20 personnes ont été intoxiquées en France, dont deux en Alsace. Dans le secteur de Strasbourg, la vie de ces deux personnes n'a pas été sérieusement mis en danger, mais elles ont tout de même dû être hospitalisées en réanimation pendant plusieurs jours.
 

Les feuilles de muguet à éviter absoluement 

S'il est moins dangereux que le colchique, le muguet est lui aussi nocif. Ingéré, il peut notamment entraîner des vomissements, une diarrhée, des douleurs, et des problèmes cardiaques. Les petites fleurs blanches qui le rendent très identifiable se fanent en mai, et le feuillage de la plante peut ressembler à celui de l'ail des ours.

À noter, dans les faits, les centres anti-poison ont rarement affaire à des cas d'intoxication au muguet. Ses feuilles, légérement plus épaisses et nervurées que celles de l'ail des ours donnent probablement nettement moins envie d'être dégustées.
 
- Comme on peut le voir sur cette photo Instagram, le feuillage du muguet est similaire à celui de l'ail des ours -

 

Si c'est suspect, on ne mange pas !

L'Agence régionale de santé conseille de bien vérifier que les plantes ramassées correspondent aux bonnes descriptions, de s'assurer qu'elles dégagent une odeur d'ail (et oui !), et qu'elles ne soient pas amères.

"Dans toutes les intoxications que l'on peut voir, quand vous posez la question aux patients, tous ont trouvé que les plantes avaient un goût très amer", raconte le Dr Christine Tournoud. Dès que la saveur du produit d'une cueillette paraît étrange, désagréable, il faut immédiatement cesser d'en manger. "Ils nous disent parfois que ça n'était vraiment pas bon, mais ils ont continué à manger", rapporte-t-elle.

En cas de doute, comme pour les champignons, les pharmaciens et pharmaciennes peuvent renseigner les cueilleurs. Et si le mal est peut-être déjà fait, le centre anti-poison Est est joignable à tout moment au 03 83 22 50 50.
 
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